L’église n’a pas de transept mais cinq chapelles qui s’ouvrent sur la nef : des chapelles à visiter l’une après l’autre car chacune a son architecture mais aussi son histoire.
L’église est donc composée d’une seule nef à quatre travées qui comporte, à gauche, les chapelles des Fonts Baptismaux, des âmes du Purgatoire, de la Vierge et de Saint-Aygulf et, à droite, celle de Saint-Joseph.
Son édification fut singulière, puisque chronologiquement, la chapelle des âmes du Purgatoire, fut la première, au XIème siècle. Il y fut rajouté, à gauche, une première chapelle fin XIIème, qui devint « des Fonts Baptismaux », puis les deux furent englobées dans l’église consacrée en 1535 par l’évêque de Fréjus, Léon des Ursins, sous le titre des Saints Pierre et Paul. En 1639, s’y adjoint, à droite, celle de Saint-Joseph.
Au XIXème siècle, la nef, l’abside, les chapelles latérales, les piliers et les croisées d’ogives firent l’objet d’une décoration picturale typique de cette époque.
1 – Chapelle des fonds Baptismaux
L’accès à cette chapelle des Fonts Baptismaux se fait par une ouverture ogivale qui donnait sans doute sur le domaine seigneurial alors que la porte romaine était réservée à la population. L’autel d’époque Renaissance supporte un retable daté de 1557 dont les panneaux latéraux représentent Saint-Claude, avec la croix de Lorraine pastorale et Sainte-Brigitte avec la palme du martyre. Au centre, la sculpture en bois représente Saint-Jean Baptiste. Cette oeuvre est également de style Renaissance qui se retrouve aussi dans les scènes peintes, également consacrées à Saint-Jean Baptiste. La chapelle des Fonts Baptismaux est consacrée à la naissance dans la vie chrétienne.
2 – Chapelle des âmes du Purgatoire
A gauche de l’entrée, la seconde chapelle, la plus ancienne, est la chapelle des âmes du Purgatoire. Elle correspond à une première chapelle, primitive, du XIème siècle. La consécration de la chapelle actuelle, provient du retable datant de la seconde moitié du XVIème siècle. Ce retable constitue sans doute l’une des premières représentations du Purgatoire, en Provence. Y est figuré le martyre de Saint-Pierre et de Saint-Etienne. Dans le panneau central, porteur d’une cuirasse et d’un casque, Saint-Michel, piétine le démon représenté par un animal cornu.
A droite, c’est l’enfer où l’on pénètre par la gueule d’un monstre marin: les damnés et les divers supplices à la manière de Villon qui leurs sont infligés sont représentés. A gauche, les anges disputent aux démons les âmes reléguées au Purgatoire et les élèvent jusqu’au Paradis.
La chapelle des âmes du Purgatoire est dédiée à la mort chrétienne et à l’Au-delà.
3 – Retable de Saint-Sébastien (1550)
Sébastien a été martyrisé par les Romains, selon la tradition, au IIIème siècle. Le triptyque représente Saint- Sébastien entre Saint- Christophe et Sainte-Lucie. Ces trois Saints étaient invoqués pour leur protection contre des maladies ou des épidémies: Sébastien contre la peste, Lucie contre les ophtalmies et Christophe contre l’épilepsie.
4 – Chapelle de la Vierge
Adossé au mur de la chapelle du Purgatoire, un autel est consacré à la Vierge. Sur cet autel, une statue du XVIIIème siècle en bois sculpté polychrome et doré, représente la Vierge à l’Enfant ; les couronnes en cuivre datent du XIXème siècle ainsi que les effigies de Saint-Dominique et de Sainte-Catherine de Sienne priant de chaque côté de la Vierge.
5 – Chapelle Saint-Aygulf
Un tableau en forme d’ex-voto, datant du XVIIIème représente Saint-Aygulf, moine de Lérins et martyr. Il est représenté en prière devant un décor allant du Rocher de Roquebrune à la mer : le Rocher y est surmonté des Trois Croix.
6 – Le Chœur
Colonnes, chapiteaux, embrasures de fenêtres sont décorés de motifs géométriques en trompe l’oeil, de frises, d’encadrements divers ou de motifs végétaux. Derrière l’autel un retable du XVII° des « Saintes vierges et martyres » représente Sainte Dorothée entourée de Sainte Agathe et Sainte Apolline. Deux panneaux peints sur toile les entourent : Sainte Marguerite à gauche et Sainte Catherine d’Alexandrie à droite. Les vitraux représentent Sainte-Catherine et Saint-Pierre, Sainte-Marguerite et Saint-Paul, Saint-Roch et Saint-Maxime. De chaque côté du vaste chœur on peut voir sur les chapiteaux des colonnes, la salamandre, l’emblème de François 1er qui authentique la naissance de notre église.
7 – Tryptique de Saint-Honorat, Saint-Aygulf & Saint-Maur (1530)
Cette peinture, anonyme, en bois porte la date de « 1530 ». Les trois Saints sont auréolés et pourvus de crosses abbatiales ou épiscopales. Saint-Aygulf porte l’habit monastique ; les deux autres la grande tenue d’évêque, sur fond or.
8 – La Chaire (XIX°)
La chaire présente, dans le même esprit que les peintures murales, un décor néogothique, avec escalier de bois, cuve polygonale en fonte, décorée du Christ et des 4 évangélistes en bronze doré.
9 – Buste reliquaire de Sainte-Fortunée
Ce buste a été façonné en 1703 pour abriter les reliques de la Sainte. Ces reliques avaient été offertes par Jospeh Ignace d’Attanoux, co- Seigneur de Roquebrune. Ce buste reliquaire est en tilleul doré. Le placard, pratiqué dans le mur qui abrite ce buste, a ses portes toujours ouvertes pour assurer la protection de la Commune, d’où un dicton local, lorsque les gens oubliaient de fermer une porte, « Santo Fortunado es maï durbido » c’est-à-dire « Sainte- Fortunée est encore ouverte ».
10 – Chapelle Saint-Joseph
Son autel est en marbre doré surmonté d’une statue de Saint-Joseph tenant par la main l’Enfant-Jésus.
11 – Tableau de Saint-Roch et Saint-Jean Baptiste (1644)
Le tableau représente Saint-Jean Baptiste, à gauche, avec ses attributs : le long bâton de croix et l’agneau. à droite, Saint-Roch, avec son bâton de pèlerin et son chien, lève les yeux au ciel tandis qu’un ange découvre le bubon de sa cuisse. La multiplication d’effigies de Saint- Roch est fréquente dans une Provence où durant des siècles, la peste revenait fréquemment.
12 – Entrée du Seigneur
Dans la partie du XVIIème siècle, cette entrée était réservée au Seigneur et à sa suite, par les jardins du château.
13 – Retable de la Passion
Constitué de 6 panneaux (XVI° siècle) qui représentent des scènes de la vie du Christ telles que la descente de croix, la mise au tombeau, la descente aux limbes, à gauche et la chute du Christ, le couronnement d’épines, la flagellation, à droite. L’autel et l’encadrement en bois peint et doré sont décorés de rinceaux avec rosaces, coupes et oiseaux.
14 – La Tribune
Il s’y trouve l’orgue acquis en 2008 par une souscription publique. L’église accueille en effet un orgue qui provient de l’église de Borken, en Allemagne.
Le buffet a été entièrement repensé pour qu’il soit en parfaite harmonie avec le style de l’église. Il comporte 20 jeux répartis sur trois plans sonores, 2 claviers de 56 notes et 1 pédalier de 30 notes. Cet instrument est conçu pour jouer les différents styles de musique baroque.